Après sept ans de mariage, mon mari voulait vraiment être père, je ne voulais pas vraiment parce que j'avais peur de l'accouchement, mais un dimanche nous sommes allés à la messe et devant moi il y avait un bébé sur les genoux de son père, j'ai regardé ce bébé et il m'a souri en même temps j'ai senti une brise, une brise très douce et à l'intérieur de moi quelque chose m'a dit qu'il était temps d'être mère... les portes de l'église étaient fermées, ça paraît fou mais ça ne l'est pas, cela m'est arrivé et je ne connaissais pas encore la vraie Foi.
Au bout de cinq mois j'étais enceinte, quel bonheur, quelle grande joie, ce fut une grossesse paisible, je n'avais qu'un petit problème, mais avec du repos tout était résolu et j'ai travaillé jusqu'à huit mois de grossesse.
Le grand moment est arrivé, j'ai passé deux jours à aller à la maternité avec des contractions, mais ça ne se dilatait pas le soir du deuxième jour je suis entré à la maternité à 23h30 et j'ai été hospitalisé ce n'était pas facile j'ai eu de la fièvre, vomissements et sur le côté j'allais bien le coeur de Gabriel battait très faiblement, dilatation complète, mais Gabi ne voulait pas descendre, césarienne d'urgence je secouais mes dents claquaient les unes contre les autres et je ne pouvais pas contrôler mon corps...
Et mon Miguel, toujours là à mes côtés, ne m'a jamais quitté à aucun moment, seulement dans la césarienne parce que j'ai commencé à sentir l'opération, puis ils m'ont fait une anesthésie générale et je me suis endormie...
Gabriel est né le lendemain à 21h, il pesait 4kg600 et 54cm50 un garçon que les vêtements que nous avions achetés, lui allaient à peine.
Et à partir de là, notre combat a commencé, Gabriel pleurait beaucoup la nuit et le jour aussi, il se réveille toutes les trois heures pour manger, jusqu'au jour où j'ai failli jeter Gabi par terre, je n'en pouvais plus.. Je n'à arrivé même pas à lui donné le bain.
Et pourquoi cela? Parce que pour moi je n'étais pas mère car je n'avais pas vu naître mon fils, j'ai eu une dépression et je remercie d'avance ma mère car elle a tout quitté au Portugal pour venir m'aider ici en France.
Gabriel a grandi en bonne santé, mangé bien et de tout, s'est bien développé, tout semblait normal.
Quand il était plus grand, on s'est aperçu que quand on allait au parc et que si un enfant venait jouer avec lui, il gardait tous les jouets et voulait partir, on se disait "c'est parce que c'est un enfant unique, il ne veut pas savoir de partager..."
A la garderie on nous a proposé de voir une orthophoniste car Gabriel ne parlait pas beaucoup et tout le monde et on a même pensé que c'était parce qu'on parlait portugais à la maison et à la garderie le Français, peut-être que ça lui causait de la confusion.
Gabriel a fait de l'orthophonie de deux ans à six ans et demi.
Cependant, Gabriel était très réservé et timide, il pleurait tout le temps tant à la garderie qu'à la maternelle.
Il fessait des crises à la maison, dans la rue, mais ce qui m'a le plus impressionné dans tout cela, c'est le regard des gens, le regard accusateur et le fait de me sentir comme la pire mère du monde, tant de fois j'ai pleuré et je me suis accusée parce que peut-être que je n'ai pas bien éduqué Gabriel, et ils me l'ont même dit directement.
Nous avons parlé à la pédiatre et elle a dit que tout allait bien avec Gabriel, que tout était dans ma tête, et j'allais de plus en plus mal. A cause de ça, j'ai même refusé de câliner mon fils, j'ai étai plus froide... et puis est venue la culpabilité, et quand Gabriel a eu trois ans j'ai voulu avoir un autre enfant pour faire ce que je n'avais pas fait avec Gabi, pour essayer de m'excuser à moi-même parce que la culpabilité et les accusations étaient grandes, c'est-à-dire que je n'allais pas bien... et cette dépression a duré huit ans.
Dieu merci, je me suis libéré de cette dépression et Dieu merci, je n'ai pas eu cet enfant...
"Mais je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et vous persécutent ; afin que vous soyez enfants de votre Père qui est dans les cieux ; "
Matthieu 6.44
margaridagina
Kommentare